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Photo du rédacteurSilke Droessaert

Vermeil de merveilles

Dernière mise à jour : 9 juil.




Journal « Clin d’œil » mars 2020, Iphigeneia Debruyne

 


Alchimiste du précieux. Alliée secrète des sculpteurs et des ébénistes. Ange gardien d’objets de toutes époques. Une Doreuse est bel et bien plus que la main qui couvre des surfaces d’une infime pellicule d’or. Son savoir-faire se situe au Carrefour de multiples métiers. Comment évoluent-t-il ? Silke Droessaert, artisane avérée, partage sa démarche.

 

Une bergère style Louis XVI poncer avec ici elle a des moulures restaurées. Un cadre du XVIIe siècle lissé et couvert de couches de blanc de craie. Un miroir-soleil qui a retrouvé sa splendeur et son lustre d’antan. D’emblée, les joyaux sur les tables de travail de l’atelier sis Grand-Rue 1 à Vufflens-la-Ville évoquent le mobilier des Siècles d’Or. Côté technique, il y a une stabilité immuable. Ni outils ni processus ont changé. « La méthode que j’emploie pour la Dorure à la détrempe et celle qui utilisait mes confrères dès le XVe siècle. » explique Silke Droessaert. Côté support en bois, la variation règne. Le catalogue d’objets passés entre les mains de la vaudoise et imposant.  Parmi figure : les autels baroques de la cathédrale de Saint-Nicolas à Fribourg, une réplique de l’orgue d’Yverdon-les-Bains, ou encore un cheval de carrousel. Chaque mandat amène ses propres défis en matière de restauration. « Les pièces imposent leur vécu. Composer avec les particularités d’un artefact est un souci permanent. Parfois afin d’assurer l’intégrité visuelle et stylistique de sculptures fortement endommagées, une collaboration avec des restaurateurs spécialisés dans le style de l’époque en question est sollicitée. »


Modernité. Avec plus de trente années d’expérience, Silke innove en sortant des sentiers battus. Une idée à germer : transposer le procédé sur une série d’accessoires typiquement helvétiques.  Avec doigté et délicatesse elle recouvre de feuilles d’or des œuvres d’art telles que les masques Tschäggäta, des antiquités en devenir tel un botcul (tabouret de traite), ou encore des ustensiles du quotidien tel un tire-bouchon. Par le biais de ces exemples, la profession se défait de son carcan historique. Qui plus est, la symbiose entre hier et aujourd’hui se crée. La technique se fait une place dans l’univers du design et du « custom made ».

« La maîtrise et la créativité sont deux composantes clés de l’artisanat. En saisissant pleinement cette durabilité qui me tient à cœur, j’espère inspirer les jeunes à se faire leurs les métiers des arts. Grâce aux réseaux sociaux, l’interaction avec les intéressés se fait de manière spontanée.» Doreuse-restauratrice et créatrice, la carrière de Silke Droessaert redore l’étymologie de son univers d’Art-isant.

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